Venez, on vous fait visiter le jardin les bons plan(t)s !
Imaginé, il y a plus de cinq ans, par des personnes en situation de précarité rencontrées par la commission des aides de Lescar, le jardin les bons plan(t)s est le parfait reflet du “faire avec” et non du “faire pour” les plus démunis.
“Le but premier, c’est de favoriser la rencontre, le lien social autour de la culture de la terre. Ce qui prime, c’est le travail ensemble”, explique Patricia, la référente.
Actuellement, six bénévoles font vivre le jardin partagé et rencontrent des personnes en situation de précarité qui viennent participer de manière ponctuelle ou plus régulière. Certaines découvrent le jardin sur prescription d’une assistante sociale.
“On est tous complémentaires, souligne Isabelle, il y a le bricoleur, celles qui s’y connaissent en cultures, le chargé des relations publiques,...”
À ce propos, le jardin Les bons plan(t)s est particulièrement soutenu par la municipalité de Lescar et entretient de bonnes relations avec les associations de proximité.
Lors des vacances, la municipalité permet à des jeunes d’une quinzaine d’années de participer au jardin : arroser les cultures, désherber, construire les clôtures, délimiter les parcelles, etc.
“On n’utilise pas de matériel motorisé, ni de produits phytosanitaires chimiques. On fait notre propre compost, on utilise du broyat fourni par la mairie et on a installé deux récupérateurs d’eau de 900L à l’angle du toit du centre social. On a testé aussi des buttes en permaculture sur une de nos parcelles.”
Patricia, également bénévole pour l’association Solidarité exil, n’hésite pas à donner des cours de français au jardin. Un bon moyen de découvrir le nom français des légumes, mais aussi de faire connaître le lieu.
Le centre social, plus proche voisin du potager, a, quant à lui, été mis à contribution pour la réalisation d’un épouvantail en matériaux recyclés.
Les habitants de Lescar semblent également vouloir soutenir cette initiative, puisque le projet d’abri pour le jardin les bons plan(t)s a remporté le plus de votes au 4ème budget participatif de la ville de Lescar.
Ils pourront ainsi stocker les outils de jardinage, mais surtout favoriser les rencontres et les échanges à l’abri de la pluie ou du soleil de plomb, selon les saisons.
Des idées, les bénévoles n’en manquent pas et aimeraient que le potager soit aussi un lieu de transmission : un projet pédagogique sur la biodiversité avec une classe d’Ulis, parler de permaculture auprès des collégiens, permettre de renouer avec le travail de la terre et comprendre d’où viennent les produits que l’on a dans nos assiettes...
“On a pensé à proposer des paniers de légumes à petits prix auprès de Coup d’Pouce, l’épicerie solidaire, mais la récolte n’est pas assez conséquente pour le moment. Alors actuellement, on partage les légumes et les fruits entre ceux qui cultivent le jardin partagé.”
Car il faut du temps pour apprivoiser la terre, l’amender, la comprendre, la cultiver, mais aussi s’adapter aux contraintes météorologiques.
“Lors d’un été caniculaire, on remplissait des arrosoirs au robinet, à l’angle du centre social. On a fait plusieurs aller-retours pour les acheminer en carriole et arroser le potager en fin de journée. On remplissait même la grande benne. On faisait ça en chantant”, se rappelle Michel, qui s’occupe de la commission des aides et accompagne le projet du jardin depuis ses débuts.
Une chose est sûre, le projet de l’abri pour le jardin partagé donne un nouveau souffle à l’équipe.
Les petites graines d’idées sont plantées, et aucun doute que de beaux projets vont germer.